Ce pain plat garni de différentes façons peut être considéré comme faisant partie de la street food italienne. Je me penche sur la focaccia de la ville d'Altamura, non loin de Bari dans les
Pouilles, car cette focaccia a fait parler d'elle pour avoir détrôné et fait fermer le McDonald qui s'était implanté dans cette ville. Ce fait divers a fait l'objet d'un docu-fiction que j'ai pu
voir lors du festival du cinéma italien de 2009, que j'ai tout bonnement adoré : Focaccia Blues. Le film balance entre des témoignages des habitants et commerçants de la ville et une petite
histoire à suivre qui fait l'allégorie de l'événement : le petit commerçant, amoureux de l'habitante lambda qui vient acheter ses fruits et légumes, voit arriver un rival (habillé en jaune et
rouge), qui incarne la ville et la nouveauté. Au départ tout le monde est fasciné par ce personnage, qui lui même est complètement décalé et ne semble pas connaitre grand chose de la vie rurale.
S'il n'y a pas beaucoup de dialogues dans l'histoire, elle est très bien entrecoupée par les témoignages des commerçants, de la petite vieille au yeux pétillants aux deux bouchers qui braillent,
où toute l'authenticité de l'Italie et de la petite ville se font ressentir. Authenticité qu'on retrouve aussi dans la petite histoire, où l'héroïne,avec ses rondeurs, et son petit prétendant
maigrelet, valent tous les Brad et Angelina du monde.
Si vous trouvez ce film, je ne peux que vous recommander de le voir.
La focaccia en elle-même, en quoi consiste-t-elle ? Il s'agit d'un pain plat, dont la pâte constitutée simplement de farine, d'huile, d'eau et de levure rappelle celle de la pizza. La version
française est la fougasse, ou la fouasse. Parfois percée pour éviter les bulles, elle est parsemée de puits et badigeonnée d'huile d'olive pour garder son moelleux. Il existe des variantes dans
toute l'Italie. Quant à moi, je connaissais la focaccia de ma grand mère, que cette dernière appelle la scacciata (appellation sicilienne ?), qui est simplement à l'huile d'olive et romarin.
Alors cette focaccia avec des tomates cerises m'a fortement intriguée, et je voulais vraiment la goûter. C'est quand même la focaccia d'Altamura qui résisté à McDo.
La focaccia d'Altamura, même si elle est des Pouilles, est différente de celle de Bari, avec laquelle elle est d'ailleurs en compétition. En effet, celle de Bari contient de la pomme de terre,
mais pas celle d'Altamura, à ce que j'ai compris. Dans le film, Luca di Gesù, ce boulanger qui nourrit tout le monde de ses focaccias, dit lui-même : de la farine et de l'huile d'olive, alors je
n'ajoute ni patate, ni semoule.
J'adore les recettes italiennes, et même s'il n'y en pas beaucoup sur le blog, elles me tiennent vraiment à coeur et c'est pourquoi je tiens à en respecter l'authenticité et que je parle autant
dans le billet.
Pour 10 personnes :
- 600g de farine
- 25g de levure de boulanger ou 1 sachet de levure de boulangerie
- 50cl d'eau tiède
- 10g de sel
- 1 c. à c. de sucre (facultatif)
- 10 à 15cl d'huile d'olive
- 8-9 tomates cerise
- origan
- 10g de sel
Mettez la farine dans un grand saladier avec la levure (et le sucre si vous en mettez). Creusez un puits, et ajoutez l'huile. Pétrissez et ajoutez l'eau tiède petit à petit jusqu'à avoir la
consistance d'une pâte un peu collante. Ajoutez le sel en dernier, et pétrissez sur un plan de travail fariné environ 5 à 10 min. Mettez la pâte dans un saladier huilé, couvrez d'un torchon
propre et laissez lever 1h30 jusqu'à qu'elle ait doublé de volume.
Préchauffez le four à 200°C.
Huilez généreusement deux moules à bords hauts (type moule à gâteau, moule à manqué). Repétrissez et séparez la pâte en deux. Au rouleau à pâtisserie, aplatissez la pâte et garnissez-en les
moules. Avec vos doigts, repoussez les bords pour que la pâte prenne bien bien tout le moule, et faites des "puits" en appuyant avec les doigts. Répartissez les tomates cerise (coupées ou
entières) sur la pâte, salez, parsemez d'origan, et arrosez généreusement d'huile d'olive.
Enfournez pour 20 à 30 min.
Surveillez le dessus pour qu'il ne crame pas.
A la sortie du four, vous pouvez déguster tout de suite et servir coupé en parts ou en tranches.
Note : 1- N'hésitez pas à réduire les quantités si vous voulez en faire moins : la pâte prend beaucoup de volume (quand j'ai vu mon saladier après 1h déjà, je me suis dit "ah oui, quand même !").
Vous avez ici les photos de la petite, mais j'en ai aussi fait une grande pour une soirée qui fait la taille d'un plat de lasagnes et il me restait encore de la pâte !
2- Les parts se congèlent bien, vous pouvez même en faire la distribution à vos proches (comme le fait ma mamie).
Voici d'ailleurs une jolie vidéo où l'on peut voir Luca di Gesù faire sa focaccia.